samedi 29 décembre 2018

La Fenice de Venise


Nous sommes à Venise ce 20 juillet 2018 et nous visitons la magnifique Fenice.
Moment tout à fait magique.

Le théâtre de « La Fenice » (en français : « le Phénix ») a été construit à Venise au XVIIIe siècle dans le style néo-classique.
Sans surprise, le phénix est son emblème.

Nous pénétrons dans le large et élégant hall, l'escalier d'honneur nous fait face.

Nous arrivons dans l’auditorium composé d’une salle majestueuse gracieusement ornée, la scène face à nous.

et de cinq étages de loges superposés finement décorées en rouge et or.

Avec sa loge royale

Avec la Scala de Milan et le San-Carlo de Naples, La Fenice est l'un des temples les plus prestigieux de l'opéra italien.

Ce théâtre a un nom prédestiné car comme le phénix qui renait toujours de ses cendres, la Fenice renait par trois fois suite à des incendies.

En 1773 ou 1774, le théâtre San Benedetto du quartier de San Marco de Venise brûle et la noblesse de la ville décide de faire construire une nouvelle salle par l'architecte Gian Antonio Selva.
Elle est inaugurée le 16 mai 1792 avec un opéra et un ballet « I giuochi d'Agrigento » (Les jeux d'Agrigente) de Giovanni Paisiello et elle accueille les plus grands opéras d’Europe comme ceux de Bellini ou de Rossini mais aussi des pièces de théâtre, des ballets et des concerts de musique classique.

Le 13 décembre 1836, le théâtre est détruit par les flammes. Il est reconstruit à l'identique par les architectes Giambattista et Tommaso Meduna et décoré par Tranquillo Orsi.
Il a été ré ouvert au public le soir du 26 décembre 1837.

A partir de 1844 et pendant 13 ans, Giuseppe Verdi collabore avec la Fenice. C'est ici qu'il produira ses œuvres majeures comme Hernani, Attila, Rigoletto, La Traviata et Simon Boccanegra.

Après-guerre, La Fenice occupe une place prépondérante dans l'opéra italien et accueille les œuvres modernes de Stravinsky, Britten, Prokofiev, etc...ils ont écrit des oeuvres spécialement pour la Fenice.

Le 29 janvier 1996, le théâtre est à nouveau détruit par un incendie criminel causé par deux électriciens d’une entreprise de maintenance, soupçonnés d'avoir mis le feu au théâtre pour éviter de payer des pénalités pour retard de travaux.
Devant l’émoi international du bâtiment calciné, l’Etat Italien mobilise les fonds pour une reconstruction à l’identique avec son luxe d'origine : « com'era e dov'era » (« comme il était et où il était »).
Le budget de reconstruction s'élèvera à 60 millions d’euros.
L’ouvrage a été confié à l’architecte Aldo Rossi et la reconstruction a commencé en 2001.
Le théâtre est inauguré le 12 novembre 2003 avec La Traviata de Giuseppe Verdi, la mise en scène est de Robert Carsen.

C'est un véritable triomphe et le public découvre la copie parfaite du théâtre avec sa fine et luxueuse décoration.

Ce bâtiment et sa luxueuse décoration valent le détour, c'est une visite inoubliable.

Ne reste maintenant qu'à assister à un opéra ou à un concert.




Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze



Paulette Gleyze pour le texte

Anne, Gérard Paulette pour les photos















mercredi 19 décembre 2018

Le cimetière monumental de Milan


21 Juillet 2018, nous voilà à Milan.

Nous commençons notre séjour dans cette ville par une visite insolite, à savoir le cimetière monumental qui est célèbre pour son art funéraire.
C'est un véritable musée à ciel ouvert selon l'expression consacrée par les guides.

Le cimetière est situé au nord-ouest de la ville de Milan, dans le quartier de Garegnano.

Au XIXe siècle, en raison de la forte croissance démographique de Milan, une réorganisation des cimetières de la ville devient nécessaire.
À cette époque, Milan possède beaucoup de petits cimetières situés dans les zones périphérique mais l'urbanisation rapide provoque leur fermeture et la construction d'un cimetière plus étendu dans la nouvelle périphérie de la ville.
Le cimetière monumental couvre à l'origine une superficie de 400 000 m2, mais très vite il a dû être agrandi.
Il occupe aujourd’hui une superficie de 67,8 hectares.
Il a été construit à partir de 1864 d'après les plans de l'architecte Carlo Maciachini (1818-1899).

Carlo Maciachini est né dans une famille paysanne de la région de Varese , il s'installe en 1838 à Milan, suis les cours de l' Académie des beaux-arts et obtient son diplôme d'architecte .

Son œuvre la plus célèbre est le cimetière monumental de Milan. Après le "Monumentale" (nom donné par les milanais au cimetière), il continue à travailler à la construction ou à la rénovation de bâtiments funéraires et d'églises, à Milan, mais aussi dans le reste de la Lombardie, de la Vénétie et du Frioul.

Il est enterré dans le cimetière monumental qu'il a lui-même construit.
L'entrée principale constituée par le Famedio « temple de la renommée »), est de style néo-médiéval en marbre et briques.

L'entrée du Famedio est impressionnante.

Conçu comme une église, le Famedio est le lieu de sépulture des plus grandes personnalités italiennes, comme Alessandro Manzoni et Carlo Cattaneo qui y ont leurs cénotaphes.

Carlo Cattaneo (1801- 1869) est un historien, philosophe et patriote. Il a été le leader de l'insurrection des cinq journées de Milan. Il envisage de renverser le gouvernement provisoire milanais, ce dont Giuseppe Mazzini, de retour d'exil, s'oppose privilégiant l'unification à la démocratie et à la république.

et Alessandro Manzoni, (1785 – 1873) est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l'un des plus importants écrivains italiens. Giuseppe Verdi a composé son Requiem à sa mémoire en 1874.

Nous arrivons ensuite dans le cimetière à ciel ouvert assez tardivement.

Le cimetière ferme ses portes à 18h, nous n'en verrons donc qu'une petite partie.
Nous déambulons entre les tombes et monuments tous plus incroyables les uns que les autres.
Nous voyons des tombeaux monumentaux, des sculptures incroyables pour ne pas dire extravagantes pour certaines :
des paysans labourant la terre, la herse tirée par deux bœufs ; des femmes qui pleurent sur la tombe du défunt ; un effroyable faucheur de vie... beaucoup d’anges, de vierges, de Piéta et de crucifixions.
Nous voyons ici à profusion tous les styles.

Des pancartes indiquent les tombes les plus spectaculaires et les plus célèbres.

Une magnifique évocation de la tour de Babel sculptée des étapes du chemin de croix.
C'est le tombeau de Antonio Bernocchi (1859-1930) politicien, magnat de l'industrie textile. Ce tombeau a été réalisé par l'architecte Alessandro Minali et sculpté par Giannino Castiglioni.

D'innombrables tombeaux dédiés à des familles illustres.

Tombeau de la famille Korner, conçu par Giulio Ulisse Arata, avec la sculpture d'Adolfo Wildt.

Le tombeau de la famille Bocconi (fondateur de la chaîne de magasins la Rinascente et de l'Université Bocconi ) soutient un énorme baldaquin de marbre orné de statues de femmes en deuil au pied d'un Jésus crucifié.

Le tombeau de Arturo Toscanini, initialement construit pour son fils Giorgio, mort de diphtérie à Buenos Aires en 1906 alors qu'il était avec son père.
Il est sculpté par Leonardo Bistolfi de symboles de l'enfance et de la mer.

Une Piéta pour le sculpteur Benedetto Cacciatore.

Des sculptures en bronze à profusion.

Tombeau de la famille Stefano Branca.

d'autres encore...

Le cimetière comporte des sections par religion.
De nombreuses personnalités reposent dans ce cimetière comme Arturo Toscanini (1867-1957), chef d'orchestre et violoncelliste ; Arrigo Boito (1842-1918), compositeur et librettiste ; Giorgio Gaber (1939-2003), auteur, compositeur, musicien ; Salvatore Quasimodo (1901-1968), lauréat du prix Nobel de littérature...

De nombreux tombeaux ont été édifiés ici pour de « grandes familles » de Milan comme celles des familles Falck (aciéries), Bernocchi (fondatrice de la Triennale), Bocconi (fondatrice de l'université homonyme et des grands magasins La Rinascente),...

Des personnalités ont reposé ici avant d'être transférées dans d'autres lieux :
Benito Mussolini (1883-1945), y est enterré de 1945 à 1946.
Evita Perón (1919-1952), actrice et femme politique argentine, y repose secrètement de 1957 à 1971 sous le nom de Maria Maggi de Magistris.
Clara Petacci (1912-1945), maîtresse de Benito Mussolini, y repose de 1945 à 1956.
Achille Starace (1889-1945), militaire, homme politique, y repose de 1945 à 1947.

De grands artistes ont travaillé dans ce cimetière tout au long de son histoire à la réalisation des monuments, statues et sculptures.
Citons entre autres, Giacomo Manzù, Medardo Rosso, Leonardo Bistolfi, Ernesto Bazzaro, Odoardo Tabacchi, Adolfo Wildt et l’artiste argentin Lucio Fontana.

Depuis son ouverture, les richissimes milanais s'arrachent à prix d'or un bout de terrain pour se faire enterrer dans ce lieu mémorable.


Texte : Paulette Gleyze

Photos : Paulette, Anne et Gérard Gleyze