mardi 18 avril 2017

Sisteron Vilhosc et Ganagobie

Ce mercredi 22 mars 2017, nous partons avec l’UIAD pour une sortie d’une journée avec pour objectif la visite de la cathédrale de Sisteron, de la crypte de Vilhosc et de Ganagobie.

Cette journée très bien organisée par Andrée T et Michèle T, fut un grand moment grâce à notre guide Christophe Batailh.
L'essentiel des commentaires ci-dessous sont issus de ses explications. Si je commets des erreurs qu'il veuille bien m'en excuser.

Sisteron dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est situé sur les rives de la Durance à 145 km de Grenoble.

Nous arrivons sur la place, accueillis par la tour de la médisance qui a conservé l'escalier intérieur.

Les tours au nombre de 5 faisaient partie des anciens remparts construits en 1372.

Elles ont été sauvées de la destruction par Prosper Mérimée au XIXe siècle.

Elles ont été construites en 1372-1373, arrondies vers l’extérieur et ouvertes face intérieure du côté de la ville.

Elles sont classées monuments historiques.

La cathédrale notre dame des pommiers est juste à côté elle était à l’intérieur de l’enceinte, sa partie la plus ancienne date du XIIe siècle, Elle est construite de 1150 à 1180.
Le nom « Notre-Dame-des-Pommiers » vient d'une altération du mot latin «pomerium» qui désignait l'espace situé entre les maisons et les remparts où elle a été édifiée.

En 1564 pendant les guerres de religion la cathédrale est saccagée par les protestants, le clocher abattu les cloches brisées, le retable, les archives et l’orgue détruits.

La restauration complète de la cathédrale est effectuée de 1606 à 1648 et en 1840 elle est classée monument historique par Prosper Mérimée.
En 2005 de vastes travaux de rénovation de nettoyage des pierres noircies et de restauration des vitraux sont effectués

Il s’agit d’une cathédrale et non d’une église car elle était le siège de l’évêque.

La façade est sobre et peu décorée. Seul le portail comporte des alternances de noir et de blanc, alternances que l’on va également retrouver à l’intérieur.

Sur les colonnes des visages sculptés.

Cette cathédrale se rattache à l’art roman provençal. Elle est vaste, elle comporte une large nef centrale (7,80 m) surplombée d'une voûte en berceau brisé culminant à 16 mètres et est flanquée de collatéraux étroits (4,20 m).

Elle est l’un des plus grands édifices religieux de Provence. Elle est de style roman soumis aux influences lombardes (portail, chevet). Les maçons lombards ont des techniques spéciales d'alternance de couleurs.

La cathédrale est sombre, elle est éclairée par les trois oculus de la façade.

Elle n’a pas de transept, elle comporte une nef centrale et deux latérales.
Au moyen âge les nefs latérales servaient d’hôtels d’accueil .

La nef centrale débouche sur une abside centrale voûtée en cul-de-four.

La coupole octogonale s’élève au-dessus du chœur. A l’extérieur au-dessus de cette coupole s’élève un imposant clocher-tour octogonal avec une galerie de colonnettes.

Dans les chapelles latérales nous pouvons voir la chapelle de la Vierge du 18e siècle de l’école provençale (le genoux avancé et la main tendue sont des signes de l’école provençale)

De très beaux vitraux éclairent la cathédrale, qui reste néanmoins très sombre

Les miséricordes (sièges)sont magnifiquement sculptés et les motifs sont uniques.

Les coquilles ont été ajoutées au 17e siècle

L’orgue date du 19e siècle. La 1er a été détruite au moment des guerres de religion et la 2e à la révolution.

Après la cathédrale de Sisteron nous partons pour la crypte de Vilhosc.

La crypte (c’est un caveau souterrain construit sous une église et servant généralement de sépulcre) est un monument du premier art roman du 11e siècle. Elle appartenait à un prieuré détruit pendant la révolution.
Ce prieuré dépendait de la prévôté de Chardavon.

La crypte est composée de de trois nefs. Elle se situe sous une maison privée.
Elle est classée monument historique depuis 1934.

L’après-midi est consacrée à la visite de Ganagobie. Le monastère de Ganagobie est situé entre Sisteron et Manosque, sur un plateau à 650 mètres d’altitude qui domine la Durance.

Sa situation stratégique lui a valu d’être habité à partir de l’âge du bronze (2000 an avant JC).

Trois grandes périodes ont marqué l’histoire du plateau : Le haut moyen âge (Ve-VII siècle), l’époque romane (Xe-XIIIe siècle) et la Renaissance.

Au IXe et Xe siècle existait à cet emplacement une petite église bordée d’un cimetière. Il a été découvert une trentaine de tombes de pierre, dont celle de l’abbé enterré avec son bâton pastoral en forme de tau.

Il subsiste des bâtiments d’époque romane : l’église, le cloître et des bâtiments conventuels.

Depuis 1992, Ganagobie a été restauré par les moines d'Hautecombe. Ils y mènent la vie monastique dans l'esprit de saint Benoît et de Dom Guéranger.

La façade de l’église est la partie la plus spectaculaire. Sous un grand oculus se trouve le portail monumental.

Son ornementation déploie un enseignement religieux à la fois relatif au monde et relatif à Dieu.

La sculpture du portail est datée de la fin du XIIe siècle.

Dans le tympan quasi triangulaire le christ bénit de la main droite et tient la bible de sa main gauche. C’est le christ ressuscité sur son trône.

Il est entouré des 4 évangélistes :
Le lion : st Marc
Le taureau : st Luc
L’aigle : st Jean
L’homme ailé : st Matthieu

Le linteau représente un bas-relief des apôtres isolés ou groupés 2 par 2.

Les piliers sont le symbole de l’arbre du paradis

Le cloître n'est visible que de l'église, il n'est pas accessible

L'église occupe la partie nord du monastère. Elle comporte une nef à trois travées, prolongée par un double transept donnant sur un chœur à trois absides.

Les mosaïques retrouvées en 1980, sont du XIIe siècle. Il y a 3 couleurs : le rouge, le blanc et le noir et une infinité de formes et des animaux.

Un éléphant avec des sabots de bovins et de petites oreilles.
Un félin tacheté.
Un griffon, moitié lion, moitié aigle.
Deux poissons.
Un centaure-sagittaire.
Un lion avec une longue crinière.
Une panthère.
Vers 1900, un moine de la communauté pensait voir ici les 7 péchés capitaux, mais aucune étude ne peut le confirmer.
D’autres études tendent à montrer que le thème général du décor est la lutte entre le bien et le mal, thème largement répandu dans l’art roman.
Le dragon meurt transpercé : c’est le bien qui l’emporte sur le mal.

Finalement frère Régis moine bénédiction de Ganagobie, a déterminé en 1984 les 4 éléments dans les représentations de la mosaïque :
Le griffon seul élément pourvu d’ailes représente l’air.
Les poissons représentent l’eau,
Le sagittaire la terre.
Le lion quant à lui représente le feu.
Ceci a permis de déterminer le sens cosmologique de ces mosaïques.

Les vitraux sont modernes. Ils sont l’œuvre d’un coréen qui est devenu moine dans ce monastère.

Merci à Andrée, Michèle et Christophe pour cette belle journée de découverte.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze